Faites dans l’honnête ! (1)
Par Lomalarch. samedi 21 mars 2009, 18:35. Règles du jeu droit(s) d auteur | Lien permanent.
En ces heures d’obscurs débats sur le droit d’auteur face à l’internet (partenaires, adversaires, tambouille incompréhensible ?) et où vous vous demandez : Ouvrir un blog, c’est super, mais qu’est-ce que j’ai le droit d’y publier ? Et ce que je produis comme contenu, qu’est-ce qui va lui arriver ?
, l’abc Dotclear, ne reculant devant rien, va s’attaquer à la clarification de notions qui, pour être floues pour pas mal de monde, peuvent permettre d’éviter certains écueils…
Au risque d’être très en-dessous des références en la matière, je vais tenter, d’abord, de revenir sur la notion de
Droit d’auteur vs. droits d’auteur
ou le s de la discorde
Le droit d’auteur est un droit moral imprescriptible[1] en vertu duquel on ne peut pas faire n’importe quoi avec une « œuvre de l’esprit ». En conséquence, et contrairement à ce que n’hésitent pas à affirmer certains, les textes, images ou chansons partagés (sous licence Art libre ou Creative Commons, par exemple…) ne s’opposent pas le moins du monde au droit d’auteur. L’auteur qui partage sans frais sa création exerce pleinement son droit moral.
Par ailleurs, grâce à Beaumarchais, on considère que l’auteur mérite d’être rémunéré pour l’exploitation commerciale de son œuvre (édition, reproduction, représentation…). Ce qui donne donc lieu à perception de droits reversés à l’auteur. C’est notamment sur ce principe que fonctionne le copyright[2], ce signe © omniprésent sur les œuvres produites en série (livres, disques…) Ce droit, en France, est généralement accordé par l’auteur à une société commerciale, pour une durée limitée, et j’ai cru comprendre qu’Outre-Atlantique il pouvait se substituer totalement au droit d’auteur : le propriétaire de l’œuvre est le détenteur du copyright, non celui qui l’a réellement créée[3].
Il résulte de tout ce pataquès un fâcheux amalgame entre copyright et droit d’auteur. Par exemple le concept de « copyleft » , qui désigne les différentes possibilités de partage sans frais des œuvres, est un jeu de mot sur gauche (left) et droite (right) mais aussi sur le participe passé du verbe to leave, qui signifie notamment laisser
, par opposition à la permission préalable qu’impose le copyright[4]. S’il fonctionne sans problèmes en anglais, la traduction en français[5] pose problème. En effet, certains promoteurs de l’idée ont forgé l’expression gauche d’auteur
, qui, outre qu’elle est un brin fumeuse pour le commun des mortels, accrédite encore l’idée que le partage gratuit s’oppose au droit d’auteur.
Si c’est clair pour tout le monde, je prépare l’article sur ce à quoi il vous faut prêter attention lorsque vous mettez un contenu à disposition de vos lecteurs.
Notes
[1] ça ne s’arrête jamais, au moins tant que des héritiers sont identifiables
[2] droit de copie
, littéralement, plus élégamment traduisible par droit de reproduction
– ah ben oui, si on part sans prérequis, même l’anglais courant est considéré comme non acquis ;-)
[3] j’insiste : c’est ce que j’ai cru comprendre mais j’aimerais avoir tort, et que l’on puisse me détromper
[4] des aspirines sont à votre disposition à l’avant et à l’arrière de l’appareil :-D
[5] que celui qui n’a jamais rencontré jeu de mots intraduisible
, dans une NDT lève le doigt
Commentaires
Vaste sujet que celui auquel tu t'attaques... Me rappelle d'un échange de mél avec un ado, à qui j'expliquais que non, ce n'est pas parce que c'est sur internet que mes photos peuvent être utilisé par tout le monde. Que le fait d'être présenté sur internet ne signifie pas libre accès...
Rho, Gilsoub, tu déflores tout mon chapître 2 :-D
« Ce qui est disponible est là pour être pris » : c’est marrant comme la logique tourne à l’envers, des fois…
oupssss désolé ;-) fallais que tu mette un © sur ton article :-)
bonne idée que d'aborder ces notions-là ici aussi (ou aussi ici)
concernant ton interrogation, je partage la même, ayant cru comprendre la même chose mais ne pouvant me résoudre à l'admettre
Merci de ton soutien Agaagla \o/
J’espère qu’il n’est pas prématuré d’aborder ce sujet ici, mais fallait pas le mettre dans la liste des trucs à traiter, si c’est le cas :-D
J’ai ajusté le paragraphe sur le copyleft, qui me paraissait un peu confus. Ça vous paraît (plus) clair ?
Certains blogueurs prétendent avoir "acheter" un copyright pour leurs textes ? C’est quoi cette histoire bidon ? Je pensais que n’importe qui pouvait écrire sur son blog "copyright truc" en gros "merci de ne pas copier" sans acheter quoi que ce soit !
Pour les photos par contre je ne me pose pas de questions, c’est normal de ne pas "voler".
@Louisianne : tu peux nous dire où tu as vu ça ?
Toute "oeuvre de l’esprit" (texte, photo…) est protégé par le code de la propriété intellectuelle. Tu n’as pas à acheter quoi que ce soit pour la protéger. La protection est automatique, par défaut aussitôt l’oeuvre connue. Par contre, tu pourras avoir à prouver que tu en est bien l’auteur, et à quel date pour que ton antériorité soit reconnue. Si c’est important, il existe des systèmes de dépôt de l’oeuvre très simples. Tu t’envoies par la poste (éventuellement en recommandé) un CD sur lequel tu graves tes oeuvre. Quand tu reçoit l’enveloppe, tu ne l’ouvre pas. Le "cachet de la poste fait foi" de la date de l’oeuvre. Après il y a d’autres méthodes de dépôt sous enveloppe auprès d’organismes compétents qui ne sont pas très chers.
Mais si tu achètes un copyright, c’est que tu achètes le droit de copier l’oeuvre de quelqu’un d’autre ;-)
Oups ! Désolée j’avais oublié de revenir lire ceci !
Donc il s’agit de ma copine la sorcière qui me dit que sa fille lui a "acheté un copyright" en même temps que l’hébergement, moi je veux bien la croire, elle n’a peut être pas tout compris, et on retrouve ce texte en bas du blog :
Copyright 2009 Gentille sorcière.
Les textes de ce blog sont de mon cru, merci de ne pas les copier, ou les redistribuer sans mon autorisation.
Voici le lien du blog : http://www.gentillesorciere.fr/
Apposer la mention copyright, en tout cas, ne coûte rien (sauf s’il faut rémunérer un « technicien » pour modifier le fichier de template). Le fait que ladite mention ne se réfère à aucun organisme auprès duquel le blog serait enregistré (comme on dépose un texte de théâtre auprès de la SACD par exemple) me conforte dans l’idée qu’aucun « service payant » n’assure de protection particulière de ses contenus ;-)
Je dit tout comme pareil que Lomalarch.
Par contre, gratuit et efficace, il y a le service FairShare qui surveille Internet pour repérer si quelqu’un copie vos textes.
Ben tout pareil, et je pense qu’elle n’as pas tout compris. A mon avis par Copyright, il faut comprendre achat du nom de domaine. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que c’est cela ;-)