Histoire de se rassurer (ou pas), oui, on dit client par contraction de logiciel client : le sigle FTP ne fait pas disparaître la notion de logiciel[1]. Mais balayons tout ceci plus largement.

FTP pour File Transfer Protocol

Voilà, le FTP c’est donc le protocole (le format standard, si on préfère) pour le déplacement d’un fichier d’un point à un autre sur l’internet. Histoire que quand vous envoyez une carotte ne ressorte pas un lapin à l’autre bout du tuyau, il faut que tout le monde soit d’accord sur la façon de faire transiter les données[2] si on veut optimiser les chances qu’elles arrivent !

Donc FTP n’est pas un logiciel[3], mais un format d’enveloppe pour que la lettre puisse être acheminée.

C’est là que ça devient intéressant de définir le logiciel pour traiter le FTP qui peut-être client… ou serveur. Serveur, oui, car, vous ne le saviez sans doute pas mais

L’internet est un bistrot !

Imaginez-vous au troquet en train de boire pour oublier mes âneries. Vous êtes un client. Vous hélez le serveur avec une mâle assurance ou un charmant sourire et lui passez une commande. Le serveur va alors s’assurer que la commande peut vous être servie et revenir, si la cuisine n’a pas sauté, avec votre consommation.

C’est ce qui se passe sur l’internet, sauf que clients et serveurs sont des ordinateurs[4] reliés au réseau. Le serveur attend que le client lui passe une commande, et ne fait rien tant que ça n’arrive pas. Donc, quand vous placez ou récupérez des fichiers par FTP, votre logiciel client FTP s’adresse au logiciel serveur FTP[5] sur l’ordinateur de votre hébergeur pour lui demander de stocker ce que vous envoyez ou de vous envoyer ce qu’il a en stock.

Tout ça c’est bien joli, mais on dit site web, pas site FTP, c’est confus votre affaire !

Pas tant que ça. Parce que sur l’ordinateur de l’hébergeur, il y a aussi un logiciel de serveur web, lequel va répondre aux requêtes des clients web (généralement appelés navigateurs, mais aussi parfois butineurs et plus rarement résidus de l’enfer sur terre quand ça marche pas bien) en leur adressant des pages suivant le protocole HTTP[6]. Et là où il est malin, l’hébergeur, c’est que le serveur web va aller chercher les pages à l’endroit où le serveur FTP les enregistre sur le disque dur de l’hébergeur. Il arrive aussi parfois que l’hébergeur taquin stocke les fichiers pour le serveur dans un sous-dossier (généralement appelé www ou htdocs) de l’accès FTP, pour des raisons sur lesquelles je m’étendrai d’autant moins que je n’ai aucune lumière particulière à leur sujet :-D

Mais alors si HTTP et FTP regardent au même endroit, pourquoi qu’on s’embête avec deux protocoles ?

Excellente question que je me remercie de m’avoir posé : si on a besoin de deux protocoles, c’est parce que le HTTP permet l’utilisation des liens (en fait des hyperliens de documents hypertexte[7]) et qu’un site internet sans liens atteint vite ses limites. En revanche, le HTTP n’est absolument pas adapté pour envoyer des fichiers sur un serveur par le client. Et bien sûr, oubliez l’hypertexte par FTP. Donc deux fonctions différentes (échange de données et échange de pages), deux protocoles différents : les protocoles, c’est comme ça, faut pas leur en demander trop à chacun[8].

Par ailleurs, pour la nature de l’échange client-serveur par HTTP dans le cadre de Dotclear, je vous renvoie aux bonnes sources.

Donc, pour résumer, ça donne en terme d’outils :

  • déposer des fichiers pour le site ou en récupérer depuis le site -> client FTP
  • afficher des pages et naviguer dans des sites web -> navigateur web (et protocole HTTP)

Pour finir, un petit précis de FTP comme on le parle

En effet, le FTP peut désigner, suivant le contexte, le logiciel client, le logiciel serveur, l’espace de stockage sur lequel travaille le serveur… et, parfois même le protocole ! Que comprendre, donc, quand on vous dit :

  • Le fichier est-il sur le FTP ? (dans le cadre d’un problème rencontré dans l’affichage d’une page, par exemple) On parle ici de l’espace de stockage accessible depuis votre client sur le serveur FTP[9]. Il convient alors d’aller vérifier à l’aide du client FTP, si les fichiers en question apparaissent (et de préférence au bon endroit) côté serveur.
  • De même lorsqu’on parle d’arborescence du FTP, on fait référence à l’imbrication des fichiers et dossiers côté serveur.
  • Tu utilises quoi comme FTP ? fait naturellement référence au client que vous avez sur votre ordinateur.
  • L’adresse du FTP est celle par laquelle on peut joindre le serveur,
  • le login (ou identifiant) et le mot de passe du FTP permettent au client d’être accepté par le serveur (sans eux ça va pas être possible) – à ne pas communiquer à tort et à travers, naturellement.
  • Enfin essaie de (re)transférer le fichier par FTP fait explicitement référence au protocole – mais suggère d’utiliser le client FTP pour envoyer un fichier sur son serveur.
  • Si vous en voyez d’autres, je les ajouterai avec plaisir à la présente liste.

C’est tout – et c’est déjà copieux – pour moi aujourd’hui. En espérant que vous y voyiez plus clair, je vais me faire servir une limonade à votre bonne santé !

Notes

[1] si la notion de logiciel n’est pas non plus d’une limpidité totale pour vous, heu, on y reviendra dans un prochain billet, on va dire :-D

[2] en vrai, l’internet c’est un sacré foutoir avec des trucs qui traînent partout, des relais dans tous les coins, des machines qui n’ont rien à voir les unes avec les autres

[3] oui, j’aime vous embrouiller, j’ai le vice dans la peau

[4] et même, plus précisément, des logiciels sur ces ordinateurs

[5] logiciel client FTP, logiciel serveur FTP, on comprend pourquoi on abrège, j’ai les doigts qui s’engourdissent, à force :-D

[6] oui, comme le http:// qui précède les adresses web – qui sert donc à définir le protocole d’échange en cours

[7] d’où le nom HTTP qui signifie Protocole de Transfert HyperTexte

[8] évidemment, je vous épargne la pléthore de protocoles de l’internet à laquelle nous n’aurons pas affaire avec Dotclear

[9] et, en lisant la phrase, on comprend tout l’intérêt de la raccourcir