Au risque d’être très en-dessous des références en la matière, je vais tenter, d’abord, de revenir sur la notion de

Droit d’auteur vs. droits d’auteur
ou le s de la discorde

Le droit d’auteur est un droit moral imprescriptible[1] en vertu duquel on ne peut pas faire n’importe quoi avec une « œuvre de l’esprit ». En conséquence, et contrairement à ce que n’hésitent pas à affirmer certains, les textes, images ou chansons partagés (sous licence Art libre ou Creative Commons, par exemple…) ne s’opposent pas le moins du monde au droit d’auteur. L’auteur qui partage sans frais sa création exerce pleinement son droit moral.

Par ailleurs, grâce à Beaumarchais, on considère que l’auteur mérite d’être rémunéré pour l’exploitation commerciale de son œuvre (édition, reproduction, représentation…). Ce qui donne donc lieu à perception de droits reversés à l’auteur. C’est notamment sur ce principe que fonctionne le copyright[2], ce signe © omniprésent sur les œuvres produites en série (livres, disques…) Ce droit, en France, est généralement accordé par l’auteur à une société commerciale, pour une durée limitée, et j’ai cru comprendre qu’Outre-Atlantique il pouvait se substituer totalement au droit d’auteur : le propriétaire de l’œuvre est le détenteur du copyright, non celui qui l’a réellement créée[3].

Il résulte de tout ce pataquès un fâcheux amalgame entre copyright et droit d’auteur. Par exemple le concept de « copyleft » Logo Copyleft, qui désigne les différentes possibilités de partage sans frais des œuvres, est un jeu de mot sur gauche (left) et droite (right) mais aussi sur le participe passé du verbe to leave, qui signifie notamment laisser, par opposition à la permission préalable qu’impose le copyright[4]. S’il fonctionne sans problèmes en anglais, la traduction en français[5] pose problème. En effet, certains promoteurs de l’idée ont forgé l’expression gauche d’auteur, qui, outre qu’elle est un brin fumeuse pour le commun des mortels, accrédite encore l’idée que le partage gratuit s’oppose au droit d’auteur.

Si c’est clair pour tout le monde, je prépare l’article sur ce à quoi il vous faut prêter attention lorsque vous mettez un contenu à disposition de vos lecteurs.

Notes

[1] ça ne s’arrête jamais, au moins tant que des héritiers sont identifiables

[2] droit de copie, littéralement, plus élégamment traduisible par droit de reproduction – ah ben oui, si on part sans prérequis, même l’anglais courant est considéré comme non acquis ;-)

[3] j’insiste : c’est ce que j’ai cru comprendre mais j’aimerais avoir tort, et que l’on puisse me détromper

[4] des aspirines sont à votre disposition à l’avant et à l’arrière de l’appareil :-D

[5] que celui qui n’a jamais rencontré jeu de mots intraduisible, dans une NDT lève le doigt